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Coupe Icare 2014

vendredi 5 décembre 2014, par ppmenegoz

Mercredi :

La météo annonce des orages pour les quatre jours de la Coupe Icare. Ce n’est donc pas du mauvais temps mais une horrible inconnue, une roulette russe qui vise plus précisément l’Ardèche ; une « vigilance orange » à moins de 100 km !

Jeudi :

Temps couvert avec vent du nord faible. Un temps peu propice mais qui offre aux parapentes en vol, en collant à la brise de pente, de retarder une inéluctable descente vers l’atterrissage de Lumbin. Certains s’en souviendront. Deux pilotes jouent la classique scène du « gland de plus » dans les chênes des basses forêts de Chartreuse… l’équipe de débranchage des guides du plateau des Petites Roches a donc du travail pour extirper pilotes et matériels de la canopé…
Les derniers préparatifs sont partout achevés en cours de journée. Les allées du salon prennent forme et les premiers curieux interrogent déjà des exposants affairés.
Sur le décollage Sud, le Parateam met en perce son premier fût de bière. Pour les ravioles et les gaufres, c’est presque prêts ! Du côté de l’office du tourisme c’est le plein régime. Le personnel bénévole occupe les tentes, accueil exposants, billetterie, inscriptions Icarnaval… Sous le chapiteau de la cafétéria, les stands des cantines et le bar sont fonctionnels. La scène est en place et c’est la balance pour le premier concert qui a lieu ce soir : Nabil Baly.
A 18h30 le décollage sud accueille le pot d’ouverture de la Coupe Icare. A cette occasion trois ballons de Tura s’envolent, chacun habité de passion. L’un d’entre eux rend hommage à Nicole Raibon qui nous a quitté cette année. Tour à tour présidente, secrétaire ou trésorière de l’office du tourisme elle a servi la Coupe Icare quarante années consécutives ! Elle reste pour toujours dans le cœur des bénévoles.

Vendredi :

Le vent de sud est annoncé fort. Aujourd’hui les voltigeurs font leurs vols de réglage dans l’après-midi. Le salon est fonctionnel et ses visiteurs sont bien là. Le soir la patrouille Reva, aux commandes de trois Variez, cale sa démonstration de samedi et dimanche soir. Des pilotes d’exception pour un spectacle inédit dans le cadre d’Icar’show tout comme cet Xtra 300 qui se produit ici pour la première fois.
Comme chaque année, la ville de Grenoble invite… C’est le chapiteau du Parateam qui reçoit son buffet. Voilà de quoi manger et boire dans une ambiance conviviale et festive.
Les séances de film du Festival s’enchainent et, à l’entracte du soir à 9h30, 780 ballons brésiliens, distribués par l’équipe de Tura à tous les volontaires, sont lancés. Ils scellent une même émotion dans les cœurs de tous, émus par le spectacle juste indescriptible de cette nuée lumineuse qui s’élève dans le ciel noir. Là, il est encore temps d’aller voir les Barbarins Fourchus qui mettent le feu dans l’enceinte de la cafétéria.
Mais que va-t-il se passer demain ? Les prévisions sont incertaines…

Samedi :

Au milieu de la nuit le ciel gronde et se déchire déversant des trombes d’eau. Daniel Raibon me raconte au matin qu’il a été réveillé par le téléphone au milieu de la nuit. On l’informe qu’un torrent s’est formé à travers les stands de quelques exposants. A 4 heure du matin, à plus de 72 ans, c’est le président de la Coupe Icare qui se lève et va régler le problème, déviant les flots et débouchant les grilles encombrées des écoulements…
Les montgolfières sont déjà là, émergeant de la vallée alors que quelques brefs rayons de soleil laissent espérer de cette journée pour l’instant encore humide.
Le briefing des pilotes participants à Icarnaval est à 10h. Oui, nous maintenons le show ! Quelques recommandations d’usage sur l’aérologie et les règles de la manifestation et le spectacle débute dès 11h avec la batucada Ziriguidoum et Jean Pierre Pouleau, Président de la FFVL, pour le mot de l’ouverture.
Non, aucune prose ne pourra jamais décrire cette atmosphère sans équivalent dans aucune manifestation. A charge de chacun que de l’imaginer en regardant ces quelques photos qui font suite à ce rapport. Entre cocasserie et rigueur voilà le ton. Quoiqu’il en soit, l’aérologie est celle qui peut être rêvée, nuages et soleil s’alternent et l’ensemble des déguisements décollent.
A leur suite Jacques Olivier Travers de l’équipe des Aigles du Léman, fauconnier d’exception, nous présente son spectacle et ses oiseaux.
Viennent alors les démonstrations aériennes qui s’enchaînent miraculeusement et avec bonheur. Gérard Fedzer, pilote d’avion en tous genres, chroniqueur de France Info, journaliste spécialisé en aéronautique, est là une sérieuse « valeur ajoutée » à ce show aérien.
Les acrobates en parapente partagent déjà le ciel avec les déguisements depuis le milieu de l’après-midi. Les deltistes leur font suite, certains remorqués depuis l’atterrissage tel que l’Atos VR d’Eric Thomas qui présente cette majestueuse machine à nos yeux.
Maintenant deux paramoteurs, dont l’un piloté par notre champion de France 2014 Alexandre Mateos, nous régalent de leurs acrobaties réglées.
Mais voilà déjà le planeur Swift d’Aurélien Durigneux qui surgit des nuages pour y ré-entrer en de gracieuse et élégantes arabesques.
Suit alors le ballet du vol/ruban de Samir Elari avec son ULM pendulaire Skypper.
Ici, c’est l’autogyre de Stephane Pegaze qui démontre les incroyables progrès de cette machine devenue ultra-manœuvrante et propice à quelques magnifiques renversements réalisés là, sous notre nez, au balcon du décollage.
La pédagogie impose d’enchainer avec l’hélicoptère. Ils sont deux, des ULM pilotés par Jean Paul Agier et Alex Prevost. Le premier sur LH 212 et le second sur Le Dynali H3. Mal coordonnés, les deux pilotes feront beaucoup mieux le lendemain pour mettre leur merveilleuse machine en valeur.
Vient alors le show qui fait la surprise : la patrouille REVA. Trois avions de type « canard », des VARIEZ (pour Very Easy), tous en matériaux composites et de construction amateur sont pilotés par d’anciens pilotes de chasse, parfois ex-membres de la patrouille de France. Cela s’est fait sentir ! Chorégraphie proche des shows de cette dernière, éclatement, retrouvailles, croisements à haute vitesse, autant de manœuvres identifiables et propices aux vitesses élevées des VARIEZ. Les fumigènes achèvent les tableaux de cette grande et spectaculaire scène qui vous laisse le souffle coupé.
La dernière présentation est celle d’un Xtra 300 piloté par un pilote qui saura apprivoiser l’espace particulier de la combe de Saint Hilaire du Touvet. Son pilote Sylvain Parmentier, réalise trois présentations, celle du vendredi pour se régler, celle du samedi pour approcher un chef d’œuvre de force et de caractère et pour finir l’ultime… le dimanche. Oui ce pilote a marqué la 41e Coupe Icare avec son arrivée surprise sur scène, utilisant la falaise pour s’approcher du public au plus près avec un vol dérapé et le rugissement de son moteur. Suit alors son programme qui, ce jour-là, démontre une énergie et une habileté enthousiasmante.

Dimanche :

Le temps se tient. Il est même plus ensoleillé que ne le prévoit la météo et seul un foyer faiblement orageux tangente la manifestation en fin d’après-midi.
La remise des prix d’Icarnaval consacre un pilote japonais (Mr Tohji) qui réalise et mets en scène son Kirin, l’un des plus beaux déguisements jamais vu à la Coupe Icare. Chef d’œuvre de beauté mais aussi de technique que ce cheval « origami » qui apparait comme par miracle dans la course du decollage et qui, en vol, est mis en mouvement par les virages scandés du pilote.
Pour le reste du programme aérien, une averse d’à peine cinq minutes chasse les spectateurs pendant la présentation de la patrouille REVA qui œuvre sous un bref déluge… L’arc en ciel qui apparait alors est des plus beaux. Il fera la gloire d’une démonstration qui n’a pas eu lieu la veille, celle d’un Bücker Jungman, avion d’entrainement biplan allemand né en 1935, et dont les circonvolutions soulignées de fumigène s’enchevêtrent à l’arche coloré des plus visible sur fond de ciel noir alors que le soleil vif réapparaît et sèche le public encore présent. Un moment irréel qui pousse chacun, spectateur incrédule, à se tourner vers son voisin pour vérifier que ce rêve éveillé est là, bien partagé.
Voilà, la Coupe Icare 2014 est finie, bien finie. Tous remballent, exposants du salon et bénévoles, les uns des paquets, les autres des futs de bière vide, des tables et des chaises.
Les spectateurs eux, ramassent les papiers et les canettes vides la tête pleine d’un spectacle incessant. Tous sont fatigués, mais tous partage du bonheur d’avoir participé à la 41e Coupe Icare !

Pierre-Paul MENEGOZ

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