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Voler pour secourir

dimanche 13 juillet 2008, par ppmenegoz

« En Haute Savoie, en plein été, 70% des secours héliportés aux parapentistes concernent un pilote étranger. Très souvent sans bobo, mais perché en haut d’un arbre ! »

Une information sur les secours a justifié la naissance d’un flyer propice à l’éducation des pilotes et diffusé en 2 langues. Voiçi l’histoire de sa création.

Par Pierre-Paul Menegoz

A la base hélico de Meythet (aérodrome d’Annecy), rencontre entre parapentistes locaux et spécialistes de la Protection Civile. Michel Pierre, commandant de la base, poursuit : « En été, nous intervenons au moins une fois par jour pour secourir un parapentiste en difficulté. Notre intervention consiste le plus souvent à redescendre le parapentiste de l’arbre dans lequel il s’est perché… un exercice parfois périlleux lorsque le pilote n’a pas su ou pu sécuriser sa position et qu’il reste exposé à une dégringolade de l’arbre. Avec le souffle que génèrent les pâles de l’hélicoptère, nous ne nous risquons plus aux hélitreuillages. Nous préférons éviter tout risque de sur-accident en déposant deux secouristes qui vont opérer depuis le sol. Mais du coup, ces deux spécialistes du secours sont immobilisés pendant une ou deux heures, pour une personne en bonne santé, alors qu’au même moment, nous pouvons être sollicités sur des cas nettement plus graves… »
Un discours incitant à nous intéresser à l’organisation des secours en France, et à prendre nos responsabilités de pilotes en sachant favoriser l’intervention des secours : aider à secourir, et à être secouru…

Les priorités…

Si c’est vous la victime, votre priorité doit être de vous sécuriser : attachez vous (au tronc de l’arbre, à une grosse branche, à un rocher…). Sachez que l’on cherche à vous joindre : les témoins d’un accident sont souvent nombreux et la Protection Civile va prioritairement chercher à vous appeler sur la fréquence sécurité FFVL : 143,98.75. Cette fréquence doit donc être programmée sur votre radio… qui doit être facile d’accès. Après avoir mis votre radio en écoute sur cette fréquence, appelez le 112 avec votre portable. Si vous avez un GPS, donnez les coordonnées de votre position, ce sera du miel pour vos secouristes. A défaut, donnez votre altitude, le versant du massif dans lequel vous êtes, tout point pouvant aider à votre repérage. Spécifiez si vous êtes sécurisé. Appelez même si vous n’avez rien, même si vous êtes au sol, sans bobo et en sécurité et que vous n’avez pas besoin d’aide, afin d’éviter une mobilisation inutile des secours ! Par contre ne mésestimez pas votre situation et ne vous coupez pas des secours en minimisant le danger qu’il peut y avoir à se déplacer dans une pente raide, peut être glissante, pour un retour à un sentier hypothétique.

Conseils de secouristes

Daniel Traber (gendarme secouriste au PGHM d’Annecy) et Pascal Strappazzon (pompier professionnel), tous deux secouristes à la base héliportée de Meythet :
 

 Si vous attendez l’hélicoptère, ne pliez pas votre aile car elle peut nous aider à vous localiser. Utilisez miroir à visée, fusée-stylo de détresse, pour vous faire repérer. La nuit, le bout incandescent d’une cigarette est repérable de loin. Si l’hélicoptère vous a repéré, que vous avez besoin de lui et que vous êtes valide, levez les deux bras ensembles, faites un Y avec vos bras et jambes. Ensuite pliez votre matériel dans son sac afin que l’hélicoptère puisse approcher. Attention au souffle de l’hélicoptère (il est par exemple capital que la poignée du parachute de secours ne puisse pas être accidentellement actionnée alors que l’hélicoptère est proche de vous).

 Si l’hélicoptère s’approche bien que vous ayez appelé pour signaler que vous n’aviez pas besoin de secours, faites lui signe avec un seul bras levé, pouce vers le haut pour confirmer que tout va bien et qu’il peut partir. L’équipe de secours peut avoir préféré se déplacer pour se garantir d’un doute, et les secouristes ont besoin que vous leur fassiez ce signe !

 Si vous ne pouvez pas bouger, ne faites rien, l’équipage de l’hélicoptère évaluera immédiatement que vous êtes en difficulté et s’organisera en conséquence.

 Le fait que, vous victime, êtes auto-assuré est très rassurant pour les secouristes. Il reste qu’il leur faut monter à l’arbre dans lequel vous êtes perché. Les secouristes gagneraient du temps si chaque parapentiste possédait une ficelle robuste, d’une vingtaine de mètres, pour hisser la corde des secouristes !

Le 112 : comment ça marche ?

Lorsque vous appelez le 112, votre appel est dirigé sur le CODIS (Centre Opérationnel Départemental Incendies et Secours) qui centralise les alertes, évalue les moyens à mettre en oeuvre et confie le secours à l’organisme compétent ou disponible (pompiers, PGHM, SAMU, Sécurité Civile…).

Attitudes à adopter en présence d’un secours

Un kit secours pouvant équiper une sellette

Supair a étudié un kit de secours comprenant :

 une sangle avec mousqueton (pour pouvoir sécuriser sa position),
 une cordelette de 20 m (pour pouvoir hisser la corde des secouristes),

Possible aussi pour qui accepte un encombrement supplémentaire :

 un miroir et une fusée de détresse.
 une corde de petite section avec un 8, un pansement compressif,
 une baguette lumineuse (autonomie 20h), scie, pince, etc…

Comment donner l’alerte

La manière de donner l’alerte est importante. Avec l’émotion, il n’est pas toujours facile d’avoir un discours et une élocution clairs. Voici les infos à fournir si possible :

 Coordonnées GPS du pilote à secourir ou toutes infos permettant de situer l’accidenté.
 Couleur de l’aile (+ parachute de secours ouvert ou non).
 Etat de l’accidenté (blessures, conscient ou non, douleurs où, état du pouls…)

Si vous êtes la victime vous répondrez aux questions du secouriste ou des interlocuteurs qui vous appellent sur la fréquence FFVL.

Diplôme de secourisme

A quand votre formation au secourisme ? Autrefois c’était le Brevet National de Secourisme. Aujourd’hui, la formation s’appelle le PSC 1 (diplôme de Prévention et Secours Civiques niveau 1). C’est une formation importante que chacun peut acquérir à la Croix Rouge par exemple ou chez les pompiers de sa circonscription.

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